On appelle « Travail de nuit »

On appelle « Travail de nuit » tout travail accompli entre 21h et 6h du matin. Le nombre de travailleurs de nuit en France est passé de 3,3 millions (15,0% des actifs) en 1990 à 4,3 millions (16,3%) en 2013. Cette organisation du travail peut présenter des risques pour la santé et nécessite une attention toute particulière.

Pourquoi cette organisation du travail incite-t-elle à faire attention à sa santé ?

L’Homme possède une horloge biologique située dans le cerveau qui nous permet d’être actif le jour et de nous reposer la nuit. C’est grâce à la lumière du jour et à la régularité des rythmes de vie que cette horloge fonctionne sur 24 heures.

Lors du travail de nuit, le fonctionnement de cette horloge se retrouve perturbé et impacte notamment :

  • la somnolence (plus importante au cours de la journée augmentant le risque d’accidents de la circulation et d’accidents de travail),
  • la qualité du sommeil et sa durée (temps de sommeil plus court : en moyenne 1 à 2 heures de sommeil de moins par 24 heures),
  • le syndrome métabolique (augmentation d’au moins 3 paramètres parmi les 5 suivants : le tour de taille, la pression artérielle, les triglycérides, le cholestérol et la glycémie)

L’impact sur l’horloge biologique peut avoir des effets à long terme sur :

  • la santé psychique
  • les performances cognitives
  • l’obésité et la prise de poids ou encore le diabète de type 2 et les maladies coronariennes.
  • la concentration de certains lipides dans le sang
  • l’hypertension artérielle et le risque d’AVC sont possibles
  • le risque de certains types de cancers, en particulier celui du sein

Par ailleurs, l’exposition à ce type d’horaires des femmes enceintes pourrait les exposer à des complications de leur grossesse.

Comment préserver sa qualité de vie et prévenir les risques ?

Dans le cadre du travail de nuit, il est essentiel d’adopter un certain nombre de règles de vie et de prévention pour mieux faire face au travail posté ou de nuit. Voici quelques conseils.

Le sommeil

–             Respecter des horaires réguliers de coucher et de lever autant que possible au cours de votre semaine de travail. Après un travail de nuit, aller au lit le plus vite possible.

–             Eviter les activités trop stimulantes juste avant le coucher (TV, jeux vidéo, sport intensif)

–             Pratiquer un sport régulièrement à distance du coucher vous permettra d’améliorer la qualité du sommeil et l’endormissement.

–             Bien aérer et isoler votre chambre de la lumière extérieure.

–             Limiter le bruit pendant le sommeil : prévenir votre entourage quand vous dormez pour éviter les réveils intempestifs. N’hésitez pas à utiliser des bouchons d’oreille si besoin !

–             Si vous êtes en poste du matin ou de nuit, la sieste de 30 min l’après-midi est utile pour lutter contre la dette de sommeil et compléter votre temps de sommeil sur 24 heures mais si votre sommeil a été insuffisant vous pouvez dormir 1 à 2 heures.

–             Ne pas recourir à des médicaments hypnotiques pour faciliter le sommeil.

–             Apprendre à reconnaître les signes de somnolence au volant ou au travail : concentration difficile, raideur de la nuque et tête lourde, picotements des yeux, sensations de paupières lourdes, bâillements.

–             Être particulièrement vigilant à ces signes lors du trajet de retour après un poste de nuit. Ne pas hésiter alors à s’arrêter pour dormir même si l’on est proche de son domicile car c’est à ce moment que les accidents de la circulation sont les plus fréquents.

–             Eviter de conduire si votre médecin vous a prescrit des médicaments qui favorisent la somnolence (voir pictogrammes présents sur leurs boîtes). Ne pas recourir à des médicaments psychostimulants pour maintenir la vigilance.

L’alimentation

–             Eviter une consommation excessive d’excitants (café, thé, colas, boissons énergétiques), surtout lors des 5 dernières heures de travail, afin de ne pas perturber le sommeil à venir.

–             Surveiller son poids en se pesant régulièrement 1 fois par mois

–             Prendre 3 repas variés et équilibrés par jour, si possible à des horaires réguliers. Une collation légère est possible. Ne pas sauter de repas et limiter le grignotage.

•            Travail de nuit :

Diner équilibré avant le travail. Collation entre 1h et 3h (riche en protéines et pauvre en graisse, ex : jambon poulet pain fruit). Petit déjeuner équilibré au retour du travail (ne pas se coucher le ventre vide pour éviter de se faire réveiller par la faim). Déjeuner normal et équilibré au réveil.

•            Travail du matin :

Diner équilibré la veille. Collation légère avant de partir au travail. Petits déjeuner vers 9h -10h. Déjeuner équilibré à midi.

Le Rythme de vie et la vie sociale

             S’exposer à la lumière du jour ou à une lumière artificielle élevée (sans regarder la lumière en face) avant le travail ou en début de poste pour resynchroniser votre horloge interne et augmenter votre vigilance.

–             Eviter la lumière du jour ou une lumière trop forte en fin de poste et lors du retour à votre domicile pour mieux préparer le sommeil qui va suivre de retour chez vous

–            Pratiquer une activité physique régulière (si possible à l’extérieur pour la lumière du jour)

–             Maintenir un lien social (ex : sport avec des amis)

Source : ANSES

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