Le suicide, qu’est ce que c’est ?

La France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. C’est un enjeu de santé publique majeur, touchant des personnes de tous âges et milieux sociaux.

Chaque année, des milliers de vies sont perdues à cause du suicide, ce qui en fait une cause importante de mortalité évitable. Les stratégies de prévention en santé publique incluent la sensibilisation, la réduction de l’accès aux moyens de se suicider, la promotion de la santé mentale et l’amélioration de l’accès aux soins pour les personnes à risque.

Les symptômes qui doivent vous alerter

Les personnes ayant des pensées suicidaires laissent généralement plusieurs indices de leurs intentions (mots, comportements, émotions, etc.)

Si une personne de votre entourage présente un ensemble de signes suicidaires, si son attitude et son comportement changent faisant craindre une tentative de suicide, soyez vigilant.

 

1. Expression des idées et intentions suicidaire

Les messages verbalisés exprimant l’intention de se suicider peuvent être : directs ou indirects

 

2. Indices répétés de souffrance et de détresse psychologique

La personne en état de crise suicidaire peut être sujette à : 

– des symptômes physiques : fatigue, boulimie ou perte d’appétit, troubles du sommeil, etc.

– des symptômes psychiques : anxiété, tristesse, découragement, ennui, irritabilité, troubles de la mémoire.

– des difficultés professionnelles : tels que la perte d’investissement ou le surinvestissement, épuisement, burn-out, arrêts de travail à répétition.

– des problèmes relationnels : refus de contact, isolement social et familial, retrait.

 

3. Signes de passage à l’acte suicidaire imminent

Si la personne a mis de l’ordre dans ses affaires personnelles et paraît anormalement calme.

Si elle rationalise sa décision ou semble au contraire très émotive, troublée, agitée.

Si elle est sujette à la dépression, le désespoir, la douleur psychique.

Si l’expression de son mal-être est soit omniprésente, soit complètement absente.

Si elle a le sentiment d’avoir tout fait, tout essayé.

Si elle s’isole de manière anormale.

Crise suicidaire : Comment réagir et à qui s'adresser ?

La crise suicidaire est un état de trouble psychique aigu, caractérisé par la présence d’idées noires et d’une envie de suicide de plus en plus marquée et envahissante. La personne confrontée à ce moment de grande souffrance ne trouve pas en elle les ressources suffisantes pour le surmonter. Elle se sent dans une impasse et confrontée à une telle souffrance que la mort apparaît progressivement comme le seul moyen de trouver une issue à cet état de crise.

Si une personne de votre entourage manifeste une envie de suicide, essayez d’établir avec elle un lien et une relation de confiance. Adopter une attitude bienveillante d’écoute, de dialogue et d’accompagnement peut l’encourager à recourir aux réseaux d’aide et de soins.

Si vous, ou l’un de vos proches, êtes en détresse, n’hésitez pas à consulter et à réclamer aide et assistance.

En cas de risque de suicide avéré et imminent

Appelez le 15 ou le 112 si la personne a :

– des idées suicidaires envahissantes;

– planifié le passage à l’acte;

– accès à des moyens permettant de réaliser son suicide (médicaments, arme à feu).

Dans tous ces cas, une hospitalisation peut se révéler nécessaire.

Comment lutter contre le suicide ?

Journée mondiale de la prévention du suicide

La Journée mondiale de la prévention du suicide, célébrée le 10 septembre, a pour objectif de sensibiliser le public à l’importance de la prévention du suicide et de mobiliser les efforts à l’échelle mondiale. Elle vise à briser le silence autour du suicide, à encourager le dialogue sur la santé mentale et à réduire la stigmatisation associée. 

 

Cette journée permet également de promouvoir des actions concrètes, comme le soutien aux personnes en détresse, la formation des professionnels et la mise en place de politiques de prévention efficaces. En unissant les efforts des individus, des communautés et des organisations, elle contribue à sauver des vies.

Le numéro national de prévention du suicide

Ce numéro d’appel, le 3114, gratuit, accessible 24h/24 et 7j/7 en tout point du territoire national, permet la prise en charge des personnes ayant des idées suicidaires et de leur entourage, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire.

 

Ce nouveau service proposé à l’ensemble de la population est assuré par des professionnels de soins, notamment des infirmiers ou psychologues, spécifiquement formés à des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention au sein de centres de réponse régionaux organisés par des établissements de santé. Ce numéro est également au service des professionnels de santé en recherche d’informations sur la prévention du suicide ou ayant besoin d’un avis spécialisé.

 

Le numéro national constitue une porte d’entrée vers l’ensemble des dispositifs d’aide psychologique et garantie une communication directe et efficace à destination des personnes suicidaires. Il offre une complémentarité de service par rapport aux lignes d’écoute associatives, car il permet une prise en charge par des professionnels du soin jusqu’à l’intervention d’urgence, en lien avec le SAMU.

La formation, au repérage à l'évaluation et à l'intervention de crise suicidaire

Cette formation a pour but d’intégrer dans les territoires des réseaux de personnes-relais, en leur donnant la capacité à repérer les personnes en souffrance et d’agir en lien avec les professionnels de la prise en charge.

 

Les formations s’adressent donc d’une part, à des personnes concernées par le mal-être des autres et capables d’entrer en relation avec elles, et d’autre part aux professionnels prenant en charge les personnes en souffrance : médecins généralistes ou psychiatres, psychologues, infirmiers, etc.

 

Trois rôles : 

  1. La sentinelle, qui est capable de repérer et d’orienter la personne (vers un évaluateur ou vers un intervenant de crise ou le SAMU) ;

  2. L’évaluateur, qui peut faire une évaluation clinique du potentiel suicidaire de la personne, et l’orienter vers le soin ou toute autre solution adaptée à ses besoins ;

  3. L’intervenant de crise, qui a une fonction d’évaluation clinique du potentiel suicidaire, mais qui possède aussi des connaissances spécifiques pour désamorcer une crise suicidaire, éviter un passage à l’acte et orienter la personne vers un accompagnement adapté.

 

La formation sentinelle s’adresse à des citoyens ou des professionnels non cliniciens, tandis que les deux autres formations, qui requièrent une intervention spécialisée, ciblent des professionnels de santé ou des psychologues travaillant de manière régulière en suicidologie.

 

Par ailleurs, les médecins généralistes constituent une cible particulière pour la sensibilisation à la prévention du suicide. C’est pourquoi le contenu d’une formation axée sur la dépression, intégrant le repérage et l’évaluation du risque suicidaire, a été finalisé en 2019 et intégré en 2020 dans les offres de développement professionnel continu.

Le dispositif de recontact VigilanS

Le dispositif VigilanS, créé en 2015, consiste en un système de recontact et d’alerte, organisé autour de la personne ayant fait une tentative de suicide, grâce à un réseau de professionnels de santé qui garderont le contact avec elle.

 

  • 75% des récidives ont lieu dans les 6 mois suivant une tentative de suicide.

  • La survenue d’une tentative de suicide multiplie par 20 le risque de tentative dans l’année suivante, et par 4 le risque de suicide ultérieur.

 

VigilanS constitue un véritable outil de suivi qui procède en trois étapes :

  1. À sa sortie de l’hôpital, le patient reçoit une carte avec le numéro de téléphone de VigilanS, qu’il peut contacter à tout moment afin de maintenir le dialogue ;

  2. Si la personne a déjà fait plus d’une tentative de suicide, les vigilanseurs la contactent par téléphone entre dix et vingt jours après sa sortie de l’hôpital pour s’informer de son état de santé. Si elle ne répond pas, le médecin traitant et le psychiatre sont contactés. Quant au patient, il reçoit une carte postale personnalisée ou un SMS chaque mois pendant quatre mois ;

  3. Au bout de 6 mois, toutes ces personnes sont rappelées pour une évaluation téléphonique détaillée de leur situation et de leur état de santé mentale. À la suite de cette évaluation, la veille est soit reconduite, soit terminée si elle est jugée superflue.

 

L’évaluation de Santé publique France de 2023 montre que le risque de réitération suicidaire est réduit de près de 40% pour les patients inclus dans VigilanS, comparativement à un groupe de patients non inclus dans ce dispositif.

Ensemble pour prévenir le suicide

La prévention du suicide est une responsabilité collective qui nécessite l’engagement de chacun. Que ce soit en offrant une oreille attentive, en sensibilisant notre entourage aux signes avant-coureurs, ou en soutenant les initiatives de santé mentale, chaque action compte pour sauver des vies. Lutter contre le silence et la stigmatisation est essentiel pour encourager ceux qui souffrent à demander de l’aide. Ensemble, nous pouvons créer un environnement plus bienveillant et solidaire où chacun se sent écouté et soutenu.

À l’approche de la Journée mondiale de la prévention du suicide, célébrée chaque année le 10 septembre, c’est l’occasion de renforcer nos efforts et de rappeler l’importance de cette cause. Cette journée est une opportunité pour réfléchir aux actions concrètes que nous pouvons entreprendre individuellement et collectivement, pour bâtir un monde où le suicide ne soit plus une option. Continuons d’œuvrer pour un futur plus serein et inclusif pour tous.

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